Sevrage tabagique : un défi pour les cardiologues et les pneumologues - 15/05/19

À côté de mesures de santé publique fortement soutenues politiquement, le tabagisme est également un enjeu médical majeur. Véritable maladie chronique, compte tenu de son caractère extrêmement addictif, il doit être pris en charge activement par tous les acteurs de santé. Le tabagisme étant responsable de la majorité des pathologies concernant leurs spécialités, cardiologues et pneumologues sont en première ligne dans cette prise en charge. Sont analysés, dans cette revue, l’état actuel de cette prise en charge et ses insuffisances, l’impact limitant du propre tabagisme des médecins ainsi que les idées fausses véhiculées par les fumeurs et parfois les médecins eux-mêmes, qui sont autant de freins pour un sevrage. Le sevrage tabagique doit en pratique devenir un véritable traitement que tout médecin doit savoir parfaitement gérer : ne pas se contenter du simple conseil d’arrêt, apprendre à aborder efficacement un fumeur, connaître le maniement des différentes aides médicamenteuses souvent indispensables et savoir organiser le suivi du sevrage, gage essentiel de la réussite. Si la gestion optimale de ce facteur pathologique majeur est l’affaire de tous les médecins, c’est bien sûr également celle de nos deux spécialités. À nous, cardiologues et pneumologues, de relever ce défi.

In addition to public health measures that need to be strongly supported politically, smoking is also a major medical issue. Tobacco dependence is a chronic disease, and, given its extremely addictive nature, treatment for tobacco dependence must be addressed actively by all health professionals. Because smoking is a major contributor to many of the pathologies their specialties address, cardiologists and pulmonologists must be at the forefront of this care. In this review we analyse the current state of smoking cessation treatment and its inadequacies, the limiting impact that doctors’ own smoking has, as well as the misconceptions held by smokers and sometimes by doctors as well, which act as brakes on smoking cessation. Smoking cessation must become a treatment delivered in real clinical practice and any doctor must know how to manage it fluently. Do not be satisfied with simply advising smokers to quit. Learn how to approach the subject with smokers effectively, know how the various pharmacotherapies are used and know how to organize smoking cessation follow-up, an essential guarantee of success. If optimal management of this major pathological factor is a role for all doctors, it is of course especially so for our two specialties. It's up to us, cardiologists and pulmonologists, to take up this challenge.